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17/03/2011
21/03/2010
11/03/2010
SHABASHNIK
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"Shabashnit'" était une bizarrerie de marché libre dans la société planifiée de la Russie soviétique. Parce que le manque de travailleurs manuels menaçait l'accomplissement des plans quinquennaux, il avait été rendu possible aux usines et aux fermes collectives d'employer des travailleurs indépendants (les shabashniki) et de les payer grassement sur la base de leurs performances. Les équipes de shabashniki étaient universellement détestées par les ouvriers des usines et des fermes collectives. Ils étaient cependant tolérés.
Dans la langue russe, le terme "shabashnik" a une connotation extrêmement négative. très récemment encore, les activités des shabashniki étaient considérées comme allant radicalement à l'encontre de la morale socialiste, et cela pour plusieurs raisons. Les shabashniki seraient des parasites profitant des difficultés passagères de l'économie planifiée; leurs rémunérations élevées réveilleraient la rancœur des ouvriers et des employés du secteur collectif, et les shabashniki paraissent souvent s'associer à des "éléments antisociaux".
D'après: K. Malfliet, La nouvelle loi sur le travail individuel en URSS dans RIDC, Paris, 1988
HOMMAGE À N. SUTYAGIN
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"Le potentiel insoupçonné de la périphérie réside dans la distance à l'ordre établi qu'elle autorise."
M. Jørgensen dans Northern Experiments, The Barents Urban Survey 2009
M. Jørgensen dans Northern Experiments, The Barents Urban Survey 2009
Dominant de ses treize étages l'horizon de la ville d'Archangelsk, dans le lointain nord-ouest russe, la Maison Sutyagin est considérée comme la plus haute maison en bois du monde. Construite par Nikolai P. Sutyagin pendant près de quinze ans (à partir de 1992) et sans aucun plan formel ou permis, l'édifice commença à se détériorer avant même son achèvement lorsque son créateur passa quelques années en prison. Condamnée par la ville comme excessivement dangereuse au regard des normes d'incendies, la maison fut rasée au printemps 2009.
"Shabashnik" est une réplique de la maison basée sur les rares photos collectées sur Internet. Elles sont aujourd'hui les derniers vestiges de l'existence de ce gratte-ciel arctique.
08/01/2010
DEUX SOLDATS IRRITÉS
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"Par sa réduplication en miroir, le monde abolit la distance qui lui est propre; il triomphe par là du lieu qui est donné à chaque chose. De ces reflets qui parcourent l'espace, quels sont les premiers? Où est la réalité, où est l'image projetée? Souvent il n'est pas possible de le dire, car l'émulation est une sorte de gémellité naturelle des choses; elle naît d'une pliure de l'être dont les deux côtés, immédiatement, se font face. Paracelse compare ce redoublement fondamental du monde à l'image de deux jumeaux "qui se ressemblent parfaitement, sans qu'il soit possible à personne de dire lequel a apporté à l'autre sa similitude".
Pourtant l'émulation ne laisse pas inertes, l'une en face de l'autre, les deux figures réfléchies qu'elle oppose. Il arrive que l'une soit plus faible, et accueille la forte influence de celle qui vient se refléter dans son miroir passif. Mais il arrive aussi que la joute demeure ouverte, et que le calme miroir ne réfléchisse plus que l'image des "deux soldats irrités". La similitude devient alors le combat d'une forme contre l'autre – ou plutôt d'une même forme séparée de soi par le poids de la matière ou la distance des lieux."
__ Michel Foucault, Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966
Pourtant l'émulation ne laisse pas inertes, l'une en face de l'autre, les deux figures réfléchies qu'elle oppose. Il arrive que l'une soit plus faible, et accueille la forte influence de celle qui vient se refléter dans son miroir passif. Mais il arrive aussi que la joute demeure ouverte, et que le calme miroir ne réfléchisse plus que l'image des "deux soldats irrités". La similitude devient alors le combat d'une forme contre l'autre – ou plutôt d'une même forme séparée de soi par le poids de la matière ou la distance des lieux."
__ Michel Foucault, Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966
15/02/2009
PORTE D'IVRY
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"Le vent souffle de la mer : les odeurs nauséabondes des villes sont poussées vers l'est en Europe, vers l'ouest en Amérique. C'est pour cette raison que les quartiers chics sont à l'ouest à Paris (le Seizième, Neuilly, Saint-Cloud, etc.) et à Londres (le West End), et à l'est à New York (l'East Side)."
__ Georges Perec, Espèces d'espaces, Paris, édition Galilée, Collection L'Espace Critique dirigée par Paul Virilio, 1974
"Le vent souffle de la mer : les odeurs nauséabondes des villes sont poussées vers l'est en Europe, vers l'ouest en Amérique. C'est pour cette raison que les quartiers chics sont à l'ouest à Paris (le Seizième, Neuilly, Saint-Cloud, etc.) et à Londres (le West End), et à l'est à New York (l'East Side)."
__ Georges Perec, Espèces d'espaces, Paris, édition Galilée, Collection L'Espace Critique dirigée par Paul Virilio, 1974
LA VILLE EN VALISE
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L'espace d'une architecture est généralement réduit à une image, projection sur un plan d'un volume. Quelle incongruité tout de même quand on pense à ce que l'architecture perd quand on l'aplatit sur un coin de papier glacé pour la glisser dans un magazine.
Comment compenser les pertes? Comment dépasser l'image pour en montrer plus, pour montrer ce qui fait l'essentiel d'un projet?
Changeons de médium. Représentons une tridimensonnalité par une autre tridimensionnalité.
Or, peut-on atteindre par la maquette le degré d'abstraction de l'image? Il faut mettre de côté le superflu, ne garder que ce qui fait sens. Atteindre l'essence de l'espace.
Mettre la ville en valise
La réduire
Ne garder que l'essentiel
Conserver uniquement le concept
Nu
L'espace d'une architecture est généralement réduit à une image, projection sur un plan d'un volume. Quelle incongruité tout de même quand on pense à ce que l'architecture perd quand on l'aplatit sur un coin de papier glacé pour la glisser dans un magazine.
Comment compenser les pertes? Comment dépasser l'image pour en montrer plus, pour montrer ce qui fait l'essentiel d'un projet?
Changeons de médium. Représentons une tridimensonnalité par une autre tridimensionnalité.
Or, peut-on atteindre par la maquette le degré d'abstraction de l'image? Il faut mettre de côté le superflu, ne garder que ce qui fait sens. Atteindre l'essence de l'espace.
Mettre la ville en valise
La réduire
Ne garder que l'essentiel
Conserver uniquement le concept
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